C'est un essai
anti-formatage biographique et fictif à long terme sur les relations
complexes que j'entretiens avec ma famille ; sorte de parcours obscur
en surface mais qui se révèlera à lui-même à travers une
introspection poussée peut être à l'extrême du fait que
l'influence de la lecture et de l'écriture est centrale dans le
rendu de tous ces liens apparents de la mémoire qui une fois couchée
sur le papier à de maintes reprises, non sans en avoir payé le prix
fort quand l'objectivité doit faire un détour par la folie des
jours de dépression, saura rendre tout le potentiel de l'individu
face à lui-même avec sa propre compréhension du monde qui
l'entoure et avec pour seuls repères, son langage et sa propre
vision de chaque chose en tout temps et en tout lieu.
Comment capturer
l'instant quand l'esprit passe son temps à le distiller encore et
encore ? Que reste-t-il d'un souvenir quand la main décide de
l'écrire de telle ou telle autre manière ? La fiction a-t-elle sa
place dans l'écriture de soi ? Comment vaincre l'auto-censure et la
pudeur de celui qui se souvient et qui s'écrit ? Toutes ces
questions resteront probablement sans réponse. L'écriture se voile
elle-même quand l'acte lui-même se cherche et recherche les mots
les plus justes pour révéler l'histoire d'une vie qui ne demande
qu'à être plus sûre d'elle-même et plus présente. Tant de
notions clefs et tant de portes à enfoncer restent à être
découvertes tant dans l'écriture de soi que dans la lecture de soi.
“Qui suis-je et
comment être le reflet de mes propres expériences quand l'on sait
pertinemment que l'on n'est essentiellement témoin de sa propre vie
quand l'acteur n'est autre que l'auteur ?”
La toile se peint au fur
et à mesure des souvenirs narrés à travers les attentes et les
regards qui ne nous appartiennent pas. Les mots choisis seront d'une
neutralité intransigeante et d'une poésie unique en son genre. La
forme du texte suivra les élans de nostalgie, de frustration –
initié par un souvenir trop flou duquel l'on pense être pris au
piège avant de se rendre compte que faire demi-tour, regarder plus
loin encore en arrière nous permet davantage de nous projeter en
avant et d'anticiper tout le reste – être sûr de soi. La maturité
cherche à s'échapper du silence logé dans toutes les gorges
nouées. La curiosité et la libération de soi à travers
l'introspection et la recherche de soi pour soi en soi avec soi –
un dialogue inintérompu entre le souvenir reconstruit et l'avenir
rêvé. Quelles traces restent-t-il de notre passage dans le monde
vivant où seule la loi du mouvement régit toute chose ? Ô temps
suspends ton vol ! Arrêtons-nous un temps soit peu au détour
d'une seconde de répi, assis dans le bus en direction du boulot, là
où savoir être soi pour être ce que l'on est et ce que l'on fait
relève du champ lexical de la survit si l'on ne veut pas dépérir
dans un monde où l'on s'oublie trop.
Ne nous oublions pas
mais rappelons-nous de qui nous sommes et d'où nous venons!
Présentons-nous avec ce que nous sommes de plus entiers et de plus
secret. Ne nous compromettons pas dans un dialogue de sourd
universitaire, fraudeur de connaissances autres celles du regard
introspectif. Enseignons le regard vers soi pour aller vers l'autre.
Cassons les barrières figées de la pensée chrnologique et unique.
Pensons-nous tous réellement de la même manière ? Parlons avec nos
mots! Faisons de l'illettrisme, l'ennemi universelle numéro un!
Célébrons le langage pour se parler et se communiquer. Que les
classes et les communautés tombent et que la parole soit donnée à
tous. Que les gardes fou de la pensée et de la parole au nom de tous
se relèvent de leurs erreurs et qu'ils réalisent dans les rues et
dans les gouvernement l'omission fondamentale qui les guida dans leur
mauvais choix, le leadership n'existe pas. Nous nous guidons dans le
regard de l'autre qui sait d'où il vient et où il veut aller, seul
ou accompagné. Offrons-nous une chance vers une multitude de
civilisations et d'opportunités pour un monde interconnecté au nom
de la différence et du don de soi dans le regard toujours
bienveillant de l'autre (pourquoi toujours bienveillant ? Car tout le
monde pense qu'il a toujours raison quand il vient à court
d'argument face à un individu qui pense différemment. Qui n'a
jamais détourné son discours d'une conversation qui ne berçait pas
ses propres illusions dans la fuite de la mise en regard et de la
confrontation du soi vers l'autre.)