April 2, 2013

Sézanne 2.4.13

Faute de temps, d'énergie et de confiance en moi, je ne pense pas que je continuerai à écrire cette nouvelle de concours "Requiem pour un tueur" ; une citation m'en empêche et surtout, la motivation et la réflexion qui en découlent.

"If there's a book that you want to read, but it hasn't been written yet, then you must write it." TONI MORRISON

Il est certes très tentant d'étendre les opportunités offertes par Internet qui me permettent de "gagner en visibilité" -- la formule en elle-même me chagrine car aussi difficile qu'il est de supporter et de surmonter les échecs d'éventuels feedbacks de maisons d'édition, il m'est tout aussi difficile de me compromettre à écrire selon des attentes de formes, de genres et de styles ancestraux -- mais le véritable amour que je porte à l'égard de l'encre sur le papier est de loin plus ambitieux et fier que la prostitution gratuite et qui n'enfreint aucun cadre de morale d'aucune sorte.

Du solipsisme et l'épistémologie constructiviste certes, mais une envie bien moins ego-centrée d'être lu. Je jongle entre les extrêmes, ou plutôt, entre les deux sujets qu'oppose Kant dans la Critique de la raison pratique (3ème section, §3), à savoir, l'amour de soi éprouvé par le moi empirique, par contraste avec le sujet transcendantal.

Il est impossible de démontrer le contraire des égos que j'exprime... De la fiction mettant en scène les personnages des rêves et qui amène le lecteur à croire les pieds dans le plat que ce qui est écrit est vrai et que celui qui écrit est l'autorité par excellence. Et derrière cette prétention se cache bien évidemment un défi de perfection et de contrôle de chaque mot et de chaque tournure.

Là où, cependant, la contradiction réside dans ce blabla, c'est dans la ferveur et la certitude de vouloir forger quelque chose sans nom, de nouveau et d'autre ; du jamais lu qui ne prétendra pas pour autant être sans but et sans réflexion primordiaux.Il y a toujours un message à faire passer.

"then you must write it."

Chaque jour de plus est une page de plus que l'on se devait d'écrire.