Elle se réveillait en
s'étirant de tout son long et la première chose qui vint lui
caresser les narines fut l'odeur du café chaud. Du café frais qui
revigore. En se redressant, elle aperçu des coins des yeux, d'un
côté, de lourds billets jetés en vrac sur la table de chevet et de
l'autre, une ombre fumante qui surgissait du cadre de la porte de la
chambre et dont une voix étrangère récita d'un air monotone :
« Je te veux dehors dans cinq minutes. Prends ton pactole et ne
cherche pas à me revoir. » Elle se réveilla pour de bon, se
rhabilla dans le seconde et récupéra toutes ses affaires. L'ombre
avait disparu. Elle tourna la tête, hésitante, puis se jeta sur
l'argent qu'elle fourra dans ses poches avant de s'engouffrer dans le
couloir de l'entrée dont elle referma la porte une fois de l'autre
côté. Elle dévala les escaliers et commença une longue marche
loin de cet immeuble qu'elle ne daigna pas regarder. Elle allait de
l'avant en comptant ses sous. C'était un pauvre type de toute façon,
se disait-elle à chaque fois qu'on ne lui payait même pas le café. La journée ne faisait
que commencer et elle s'ennuyait déjà. Il fallait qu'elle retourne
à l'appartement prendre une douche et rejoindre les autres.