February 18, 2013

Dis-moi !


Dans la méga-cité – ô merveilles ! – les néons de travers, tu traces ton dessein, petit bout d'évasion, tu effleures du bout de la langue le béton qui goûte comme un vieux phare perdu en mer. Tu éclaires ta propre destination.

Je pense à toi en rêve éveillé en marchant dans les rues bondées, un sourire en coin. Tu ressembles à ce rêve que j'ai fait autrefois, que j'ai fait tant de fois, que j'ai fait avec toi ! Dis, on le refera ? On le refera ? Allez ! Dis-le, qu'on le refera !

Je me perdais dans les allées sombres comme tes yeux qui perlent le noir des mers de Chine. Oh victoire ! Tu me donnes la main. Tant de beauté dans un geste. Poésie incarnée que je bois à même tes paumes. Prisonnier de tes reins, que c'était bon ! Nous nous embrasons et dans nos cendres nous nous réveillons, fumigènes, volupté. Jure, qu'on le refera !

Devant nous, il y avait ce vide inconnu. Les vertiges et la peur de ne plus pouvoir faire qu'un. Perdus dans les soirées, entre la bouteille de rhum et les paquets de tabac, nous nous sentions seuls au milieu de tous ces gens qui ne se doutaient de rien. Nos corps n'en pouvaient plus de tant de secrets, que j'ai fait avec toi, qui nous poussaient aux bords des grands ponts de la city, main dans la main, prêts pour le grand saut. Dis, on le refera ?

February 17, 2013

Mélo-drama-Queen-Jay-Aime T.


Je m’éteignis la nuit du 31 mai au Premier juin 2011 suite à une dispute avec la vie.

Été 2010, c'était au mois d'août à Dijon, ma ville adoptée. Je venais de rencontrer Florent. Le soleil illuminait de beaux jours radieux. Je dormais à droite à gauche, chez des amis mais principalement chez mon amoureux. Nous promenions son chien et profitions du temps qu'il nous restait ; ce temps que l'on savait si moche et sale mais contre qui personne ne peut se battre. Il vint aux aurores de mon départ qui flottait sous nos épidermes encore vibrants de notre dernière nuit d'amour. Il m'emmena à la gare. Il s'empêchait de pleurer et j'avais honte de mes cascades d'eau de mer. Mes larmes ne faisait qu'encourager le désastre de la séparation. « On va jouer à un jeu, » me dit-il, courageux de briser le silence des minutes qui s'efforçaient de maintenir mon cœur en vie. « La prochaine fois que l'on se reverra, ce sera lorsque tu seras arrivé de l'autre côté de l'océan. » Je fis oui de la tête avec cet écho d'orchestre qui s'échauffait avant le levé du rideau ; j'entendais déjà l'annonce de la fermeture des portes des voitures qui, une à une, claquèrent comme pour se moquer de mon malheur. L'instant d'après je retenais mes larmes à l'aéroport dos à la France, les yeux bandés, ignorant tout de ce qui se passerait sans moi. Le voyage fut long, fastidieux, sans nicotine, solitaire ; en un mot traumatique. J'arrivais ensuite en terre austère et fus bringuebalé dans un appartement avec un italien dont le pantalon flambait à chaque fois qu'il rencontrait un fille et dont l'adultère ne lui faisait pas froid aux yeux pour fuir une maison pleine à craquer d'une poignée féroce de mauvaises personnes. Je récoltais des graines de petits sourires et des merveilles à Boston et à New-York. J'écrasais mes mégots sur Montrose Avenue, à Times Square, sur Broadway et devant l'entrée de l’Hôtel de Glace à Québec City quand je songeais à Central Park et au Lincoln Tunnel. Je gagnais du terrain sur le continent nord-américain au Québec de Michelle Lalonde en passant par la case « caraïbes » à Fort-de-France.

Mes jours heureux à Colgate arrivèrent avec une sensation de vertige comme lorsque l'on tombe d'une chaise avec l'entrée en scène de celui qui me fit oublier mon aimé laissé au pays et nos adieux irrévocables. Mon existence se plaqua contre les parois de mes veines quand mon sang se mit à faire demi-tour. La radiation d'un éclat de rire me révéla vaillant et guéri de toutes mes blessures. Je pouvais sentir en moi cette sensation de chair qui se rétracte quand le froid nous saisit. Mes plaies se refermaient à vue d’œil et mon visage transperça tous les cœurs et les cieux gris. Mon élan de résurrection écarta les nuages et fit fondre les neiges. Je noyais ma peine dans le bonheur. Karl fut la muse de mon deuil amoureux. Nous ne faisions qu'un sous les draps. L'amour infini/L'extase m'était monté/e dans l'âme. J'aimais de nouveau la vie comme personne avec un compagnon dont la voix semblable à ce qui fascine dans le miraculeux des écrits sacrés/celle d'un dieu me disait qu'elle m'aimait sans limite et sans âge. Je ne trouvais pas les mots pour décrire pareil atome d'espoir.

Puis la vie me tourna le dos ; elle s'appelle « la mort » quand elle jalouse les misères et les joies du monde et juge à tort de les reprendre. Vint le jour où mon cœur fut arraché de force par la main unanime de tous les diables, Karl partit pour New-York City et je restais seul et inconsolable dans ma grande maison au 36 College Street à Hamilton. Sans même prendre le temps de pleurer, je me retrouvais dans l'avion qui me ramena en France et je le haïssais de toute mon existence. J’atterris à la maison, et pris mon mal en patience avant de retrouver Dijon, remplies de visages amis que mes histoires n'intéressaient pas que me trouvaient bien différent. Il y avait dans l'air comme une odeur d'absent qui obsède l'instant présent ; cette odeur dégueulasse qui rappelle ceux qui ne peuvent être auprès de vous ; Karl n'était plus là et dès lors que sa voix résonnait dans ma cervelle épuisée, mon cœur s'emballait comme pour annoncer le finale de cet orchestre invisible qui vibrait à tout rompre quand ma tête explosa et gicla sur tous les trottoirs de ma vie manquée retrouvée et qui me haïssait. Ma gorge se tordait dans tous les sens puis il me fut incapable d'exprimer ma frustration et mon envie d'en finir avec ce malaise. Insaisissable

J'étais mort et j'aimais à penser que mon âme s'était envolée là où elle pourrait enfin trouver le salut ; je me mis en tête d'écrire un jour le suicide qui s'opéra en moi ; je passais des jours dos au mur, à marcher jusqu'à en pleurer, à regarder de haut une page blanche posée sur mon bureau quand je compris qu'il fallait que je parte à la recherche de toutes les émotions qui m'était passées à travers le cœur pour revivre et retranscrire les proses anatomiques qui firent battre en moi ce que j'écris à présent.


February 9, 2013

Ne jamais se taire #1

La lumière du hall d'entrée laisse entrevoir un visage tuméfié paré de pansements çà et là. "Mais qu'est-ce qu'il s'est passé ?
- J'ai dit tout haut ce que je pensais tout bas.
- T'es con tu sais. Raconte.
- Non mais y  rien à raconter.
- Dsi toujours.
- Tu veux vraiment savoir ? On m'a demandé une cigarette.
- Mais encore...
- Rien. J'ai dis non. Le gars s'est énervé.
- Mais tu n'as pas appelé la police.
- Pour quoi faire ?
- Quelle tête de pioche ! Tu te rend compte que ça aurait pu être pire.
- Tu sais, je m'en fous pas mal.
- Tu t'es soigné tout seul ?
- Non, je suis allé aux urgences.
- Et là-bas, tu leur as dit quoi ?
- Que j'avais refusé de donner une cigarette.
- T'es vraiment trop con. Mais au final, c'est quoi c't'histoire de dire tout haut ce que tu penses tout bas.
- Tu m'connais. Le gars m'a demandé pourquoi et j'ai répondu un truc aussi absurde que sa question à la con.
- Tu lui as dit quoi ?
- Et pourquoi toi t'en as pas ?
- Ouais j'imagine que ça a dû l'exciter.
- Précisément.
- Bon tu veux un thé ?
- Avec de l'aspirine s'il te plaît. J'déguste encore pas mal.
- Mais ça va allé ?
- Non. Je peux rester pour la nuit ?
- Bien sûr.
- Cool."

en vrac...

Ça va, ça vient. J'ai des scènes, des images, des personnes et l'idée et les intentions que je m'en fais et leur impose prend le pas sur la vue de l'esprit et de la main qui souhaite les accoucher sur le papier. alors je fais des tâches, je leur invente d'autres intentions dans un monde qui les obsède et qui parfois les rend obscènes et grotesques, drôles et attendrissants.

Dans ce monde intérieur qui le mien t la représentation du réel que je m'en fais, je m'atèle à le transformer en un monde emprunté dont les seules limites sont les différents degré que mes personnages attribuent à leur environnement peut-être trop hostile, parfois.


Un journal donc...

C'est une première. Je viens de me rendre compte que ce blog s'appelle "Journal de Jay-Aime Tea". Ça signifie que des articles de nouvelles, de news, de quoi-que-ce-soit. Et ces jours-ci, ce n'est pas l'envie de dire ce que je ressens qui manque, bien au contraire. Je suis encore dans "l'aftermath" d'une période plutôt obscure à l'aube de mon premier quart de siècle. J'ai plombé mes études, chose qui m'étonne encore un peu mais qui me rend à la fois euphorique et triste et angoissé à la fois. Tout un mystère. C'est la fin d'un cycle, une page qui se tourne comme on dit. Cependant, quand l'usage des formules consacrées prend le pas sur le constat du présent, l'état d'âme est le suivant : faut qu'ça bouge !

Je suis actuellement en weekend à Strasbourg chez une pote et je ne puis caché mon envie de gueuler "Putain que ça fait du bien de changer d'air!" Rien en vaut une virée, tourner le dos au quotidien et embrasser le hasard d'une ville inconnue. Il y a aussi ce constat... Je me sens plus à l'aise avec des personnes plus âgées que moi. J'ai moins de gêne à exprimer mes doutes et à raconter qui je suis qu'à des personnes "de mon âge". Peur d'être incompris ? J'en sais rien. Je ne me sens pas plus en confiance que ça entouré de personnes que je sens obscures et étrangères à mes états d'âme.  Pas si mystérieux que ça donc. Je viens d'arrêter mes études et donc, mon entourage qui lui reste dans cette dynamique de parcours universitaire et/ou de boulots à temps partiel/plein me paraît tout aussi inaccessible en quelque sorte. Que de converser avec des sages d'un autre temps aguerris de leur époque m'enchante plus n'est plus de l'ordre du mystère. Je suis de ceux qui se tourne vers les expérimentés et les conseillers, les oreilles bienveillantes. Je patauge là...

L'ère du changement à sonné ; celle de mes idéologies et des compromis dans la foulée raisonne de plus belle. Je bouge les meubles de mon appartement. Je remonte mon bureau. Je trie mes bouquins. Je réorganise mon ordinateur. Je réinvestis ma machine à écrire et mes carnets et mes journaux et mes notes de bouquins. Je fais briquer la faillance. Mes vitres disparaissent et ce confondent avec les toits et les parcs dijonnais. En bref, je me fais un petit cocon. Après le ménage, on établit des objectifs... Deux pointent le bout de leur nez : trouver un boulot AU PLUS VITE & me concentrer sur / pactiser avec mon écriture. 

La suite au prochain numéro...