February 18, 2013

Dis-moi !


Dans la méga-cité – ô merveilles ! – les néons de travers, tu traces ton dessein, petit bout d'évasion, tu effleures du bout de la langue le béton qui goûte comme un vieux phare perdu en mer. Tu éclaires ta propre destination.

Je pense à toi en rêve éveillé en marchant dans les rues bondées, un sourire en coin. Tu ressembles à ce rêve que j'ai fait autrefois, que j'ai fait tant de fois, que j'ai fait avec toi ! Dis, on le refera ? On le refera ? Allez ! Dis-le, qu'on le refera !

Je me perdais dans les allées sombres comme tes yeux qui perlent le noir des mers de Chine. Oh victoire ! Tu me donnes la main. Tant de beauté dans un geste. Poésie incarnée que je bois à même tes paumes. Prisonnier de tes reins, que c'était bon ! Nous nous embrasons et dans nos cendres nous nous réveillons, fumigènes, volupté. Jure, qu'on le refera !

Devant nous, il y avait ce vide inconnu. Les vertiges et la peur de ne plus pouvoir faire qu'un. Perdus dans les soirées, entre la bouteille de rhum et les paquets de tabac, nous nous sentions seuls au milieu de tous ces gens qui ne se doutaient de rien. Nos corps n'en pouvaient plus de tant de secrets, que j'ai fait avec toi, qui nous poussaient aux bords des grands ponts de la city, main dans la main, prêts pour le grand saut. Dis, on le refera ?