March 12, 2013

Such Sweet Nothing*

"Tant du point de vue du corps et de l'esprit, ces Hommes sont enfantins et se jouent puérilement de l'amour. Ça les rendait plus pathétiquement cons à en faire pleurer un bébé. Ils sont aussi nuisibles qu'invisibles. Ils ruinent la sensibilité des plus ouverts d'esprit qui font de l'amour et de l'humanisme la Gloire promise d'un peu d'esprit et d'un peu de coeur.

"Un être n'est semblable à un autre 'extra-terrêtre' qu'en sa capacité d'amour en puissance cachée, quelque part révoltée derrière des rideaux de fers, là où les guerres font rages et hurlent les armes coincées entre leurs côtes cassées.

"Je parle de cette douleur-là dont le lien sacré les unis par les lois synthétiques de la liberté des langages. La poésie arrive encore à peine à célébrer la parole non-censurée des aveux couchés sur le papier ; elle trouve toujours un moyen de pardonner non sans laisser de traces misérables et des cicatrices.

"L'humilité et l’exigence mêmes de la guérison pénétreront les âmes et je les ferai pleurer jusqu'à la fin de l'existence de chacun de leur atome"

*suite au titre : Calvin Harris feat. Florence Welch "Sweet Nothing"

March 6, 2013

portrait/introspection et rêve perméable

Elle se dit qu'il fait bon de se mettre à nu quand le monde prétend la voir mais ne la regarde pas. Elle sourit bêtement en pensant à ces anonymes qui traversent les rues obstruées par de lourds manteaux de fourrures diverses et synthétiques, ces longs costumes perméables qui se vendent et se présentent en de multiples devinettes. Celui-ci, qui regarde le dernier téléphone sorti hier sur le marché, se demande probablement si la couleur de la coque ira bien avec ses chaussures à talons pailletés rétro-éclairants. L'autre là-bas choisit méticuleusement le parfum qui selon Coco Chanel lui donnera un avenir certain, sans encombre et sans fioriture autre que le seul choix de la fragrance qui saura imposer aux regards du patron, l'assurance mal habitée d'une femme obsédée par la chaleur des compliments et des bouquets garnis après avoir vendu plus de cinquante contrats pour sa compagnie. Coralie lisait la fierté que renferme les fausses habitudes des gens. Les jours de pluie, plus personne, il faut se cacher dans son intérieur tout confort et ne sortir que les jours de foule. Il faut se montrer ; rendons-nous plus visible pour avoir encore plus à ne plus savoir quoi en foutre. Elle réalise de plus en plus à quel point son oeil aiguisé jugeait sur pièce le moindre support médiatique et ses messages cachés. Cependant, elle avance les poings dans les poches crevées en se disant qu'elle ne sombrait pas dans la paranoïa. Ainsi s'offraient à elle, l'expérience des mots et le choc des individualités dans un mélange d'esprit critique et d'auto-dérision. Elle se sait sage et humble. Elle avance dans la vie la tête haute.

March 1, 2013

Drôle de nouvelle...


 Il surfait sur le net et se rendait compte qu'il déambulait sans vraiment le vouloir, sans vraiment le savoir, ni sans connaître les raisons qui le poussaient à être là... Il se contentait de cliquer et de taper du texte dans le net. Puis un jour pas fait comme un autre, il ressent le besoin de laisser une sorte d'empreinte comme pour accélérer un processus obscure que lui même se savait de quelle manière définir. Il errait en simple monsieur tout le monde sur les vagues du web. Chat, mails, google & Co.. Rien ne lui échappait. Un viol à la Maison Blanche? Un typhon au Japon? Le dernier virus à la mode fait des ravages? Il était sur tous les coups. Et il ne croyait en rien tout ce qu'il lisait. Saint Thomas était chez lui le plus sage des aveugles et le plus con des intellectuels. Dès que tout le monde était bourré, il ramenait sa fraise pour dire des conneries et quand il était lui-même éméché, il serait d'autant plus appréciable de ne rien développer sur ce sujet... C'était un gars normal, comme tout le monde. Rien de bien méchant mais pas futé non-plus. Pas plus con qu'un autre mais il a toujours raison dans ce qu'il ressent. Là dessus, il était imbattable. Une émotion, un brun de souffle coupé au beau milieu d'un adieu d'aéroport que personne ne voit sauf lui, il respirait en secret un air qui lui donna l'hélium et les vapeurs d'angoisse de la vie jour et nuit que sa main lui insuffla l'idée de dépeindre en émotions épileptiques couchées sur le papier.
Le matin, il passait des heures à recouvrer les mémoires inventées au cours de son sommeil dit-paradoxal mais encore plus secret et de loin plus ultime que cette part en nous qui dort profondément si ce n'est d'avoir l'envie la plus intime et la plus profane de vouloir réveiller et décrire la moindre sensation et la moindre chose que cette part renferme en nous. Parfois, par trop de pression, elle se perfore comme du bois sec et pourri et gicle en lacs donnant des formes les plus humaines à un mélange de rien, de médiocre et d'esclave ; cet acte volontaire de notre inconscient n'est perméable de temps en temps qu'au plus malin des idiots qui ne terminent pas l'école. "L'on dit des génies qu'ils sont précoces mais nul besoin de vous raconter la vie d'Einstein... Le pauvre, quand on sait où ça a mené le monde, il doit bien être en train de errer entre les couloirs du temps le bichon." Voilà. Tout ça, il l'imaginait. C'est dense et lourd mais il y met ses tripes et si vous le lancer sur le sujet, il vous dirait probablement avec exactitude le moindre frisson et la moindre décharge électrique qui l'animaient.
Dans son crâne qu'un fin filet de lumière coupe en diagonale, il imagine des cosmos, la vie des autres, les rêves éveillé et le goût de la contemplation. Il créait des petites légendes, des récits originels et autre principe anthropique.

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Il ouvrit lentement les yeux et fut éblouit par des étincelles de plus en plus lumineuses en forme de petits bâtons et de cônes multicolores. Tout ce phénomène d'osmose inverse roulait comme un montage en super 8 dans sa cervelle en toile cirée ; des notes de jazz sortaient des oreilles de couples se faisant face. Un voile brumeux enroulé autour des nerfs optiques, la scène prit une forme plus nette avec, au premier plan, une ombre qui contrastait avec le décor chaleureux qui rayonnait autour de ses traits fins. Une femme. « Bonjour. Je m'appelle Julie. J'ai trente cinq ans. »

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Trois battements de phrases : POUM-POUM-TCHACK ! Le réflexe miraculeux qui opère et génère le secret de nos origines ; les joies du couple moderne inter-connecté sur les sites de rencontres. Julie s'en voulait déjà d'être venue à ce speed dating ; elle prit conscience du désintérêt que cet inconnu ressentait à son égard. Il ne la regardait même pas. Il était ailleurs. N'était-elle pas pourtant jolie dans sa petite robe fendue et ses talons haut en fer forgé qui lui cassaient le dos en deux ? Elle commençait à rager et voulait s'enfuir plus que jamais. Elle s'était humiliée toute seule en venant ici.